La ministre du Travail Elisabeth Borne et Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’Autonomie, ont présenté un point d’étape du plan d’actions lancé afin de renforcer l’attractivité des métiers du grand âge, mercredi 20 octobre.
Près de 20 % des postes d’aides à domicile sont vacants sur certains territoires, selon Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’Autonomie et les fédérations d’employeurs tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années sur leurs difficultés à recruter… Or, la France est entrée dans la « société de la longévité » : plus d’1,4 million de personnes seront en perte d’autonomie en 2025, nécessitant 350 000 recrutements d’ici cette date. En 2030, plus de 20 millions de personnes auront plus de 60 ans.
Il y a deux ans, Myriam El Khomri préconisait d’agir selon cinq axes concomitants pour pallier le déficit d’attractivité des métiers du grand âge : revalorisations salariales, réduction de la sinistralité et amélioration de la qualité de vie au travail, modernisation des formations, innovations managériales et coordination des financements. Aujourd’hui, après la crise sanitaire qui a rendu encore plus essentiels ces « métiers du soin », c’est un satisfecit que les ministres du Travail et de l’Autonomie ont accordé à leur action.
Selon Brigitte Bourguignon, près des trois-quarts des recommandations du rapport de Myriam El Khomri sont réalisées. Et les hausses des salaires décidées par le Ségur et la signature de l’avenant 43 par la branche devraient permettre de « reconnaître ces métiers à la hauteur de l’engagement de ceux qui les exercent ».
Formation : du mieux
Pour répondre aux besoins de ce secteur, 12 600 places de formation ont été créées, dont près de 5 000 pour des aides-soignants, a indiqué Élisabeth Borne. En parallèle, le concours d’entrée pour les aides-soignants et accompagnants éducatifs et sociaux a été supprimé au profit d’un nouveau cycle de formation basé sur davantage de pratique à travers les stages.
Selon la ministre du Travail, l’État finance, en partenariat avec les opérateurs de compétence, 2 210 parcours qualifiants (1 000 AS et 1 100 AES) « permettant aux salariés en poste une réelle mobilité professionnelle et une ascension par l’alternance ».
Prime de 3000 euros pour la fonction publique hospitalière
Elle a indiqué que grâce au plan « 1 jeune, 1 solution » et au soutien de l’État pour le recrutement d’un alternant (5 000 euros pour un mineur et 8 000 pour un majeur), près de 4 200 contrats ont été signés dans ce secteur sur les 9 premiers mois de 2021, après 3 400 en 2020. Par ailleurs une prime de 3 000 euros a été décidée pour la fonction publique hospitalière, afin d’inciter les employeurs à recruter 1 000 apprentis.
Élisabeth Borne a par ailleurs soutenu le dispositif Transitions collectives, qui devrait être simplifié pour permettre à plus d’entreprises de s’en saisir. Enfin, un Edec (engagement de développement de l’emploi et des compétences) en négociation depuis plusieurs mois a été signé avec cinq branches professionnelles [ 1 ]. D’une durée de deux ans, il prévoit trois grands volets d’action : la promotion et le renforcement de l’attractivité des métiers pour attirer de nouveaux profils ; l’accompagnement à la montée en compétences des professionnels ; le renforcement des mobilités et des passerelles entre les métiers, les certifications et les secteurs.
Élisabeth Borne a indiqué que « les défis sont communs et, pour les relever, notre mobilisation conjointe est indispensable. Nous ne manquons pas de moyens : mise à disposition en entreprises, préparation opérationnelle à l’emploi, FNE-Formation, ProA, VAE, et nous mobiliserons tous nos outils au service de votre secteur ».